C'est un sentiment, la tendresse 
              ? Ou bien un état de fait ? Un tissu d'attentions entre deux 
              personnes ? Ou bien quelque chose qu'on a en soi et que tout le 
              monde pourrait ressentir, comme un trait de caractère ? Peut-être 
              que chacun a sa propre réponse, sa propre interprétation...
              Ici, même si le mot n'est jamais dit, la tendresse est ce 
              qui reste entre deux êtres qui se sont aimés, qui ne 
              se désirent probablement plus (ou ne se l'avouent-ils pas) 
              mais qui ne se haïssent point. Des personnes sans histoire, 
              comme on dit un peu avec mépris, pour qualifier des gens 
              qui ne se lancent aucun mot blessant, qui vivent les évènements 
              avec sérénité ou presque, sans créer 
              de point de non retour, parce qu'au fond, ils ne sont pas malheureux, 
              ou bien ont-ils réussi à regarder leur existence avec 
              recul. 
              Cela pourrait être ennuyeux, d'observer ainsi des personnages 
              à qui rien n'arrive, ou simplement les minuscules tracas 
              de la vie... Et c'est - oh ! très légèrement 
              – ennuyeux, en effet. Mais cela fait aussi beaucoup de bien, 
              de voir l'estime mutuelle entre ces deux êtres qui ne s'aiment 
              plus. Qui ne s'aiment plus, vraiment ? Question de vocabulaire et 
              de point de vue. Beaucoup de couples qui restent unis en apparence 
              n'ont pas le dixième des sentiments partagés entre 
              ces deux-là, joués à la perfection par Olivier 
              Gourmet et Maryline Canto, deux acteurs solaires, d'une grande finesse 
              d'expression.