Le récit est clairement
construit en deux parties, dont la première est plutôt
réjouissante, même si l'enchaînement des faits
n'a rien de novateur : deux frères dont on comprend qu'ils
ont été des voyous reviennent dans leur village pour
y faire vivre une sorte de club où les habitants viendraient
écouter du blues et passer du bon temps. La musique est formidable,
les trognes aussi, c'est drôle et très enlevé,
les souvenirs sont évoqués avec quelques séquences
émotion un peu attendues... mais l'essentiel est ailleurs,
dans la revanche sur le passé.
Et puis vient la deuxième partie, qu'on sent arriver munie
de très gros sabots, avec quelques éléments
de récit extérieurs... voilà donc les vampires
! Ils sont les méchants, avec tous les clichés qui
y sont attachés. L'ail pour les repousser, le mot de bienvenue
pour qu'ils entrent dans une maison, le pieu dans le cœur pour
les tuer, la morsure fatale, le soleil qui brûle... et autres
fariboles. Le film bascule alors dans une surenchère de sang,
de bastons, de peurs éventées. C'est peut-être
une parabole, les blancs qui oppriment les noirs, et comment ceux-ci
essayent de s'en sortir ? C'est surtout décevant du point
de vue du scénario.
Au final, c'est quand même globalement divertissant, mais
dommage que la deuxième partie du film soit si bruyante,
elle empêche de s'endormir, ce qui pourtant serait le mieux...
Petit détail, Michael B. Jordan incarne les deux personnages
principaux, et d'un bout à l'autre du film, je n'ai pas réussi
à distinguer les deux frères, beaucoup trop semblables.