Un simple accident *

Jafar Panahi

L'histoire

Iran, de nos jours. Un homme croise par hasard celui qu’il croit être son ancien tortionnaire. Mais face à ce père de famille qui nie farouchement avoir été son bourreau, le doute s’installe.


Avec

Vahid Mobasseri, Maryam Afshari, Ebrahim Azizi, Hadis Pakbaten

Sorti

le 1er octobre 2025


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Palme d'or attendue

 

Palme d'or 2025 éminemment politique, nouvelle œuvre d'un cinéaste iranien tournant clandestinement dans son pays, ce simple accident est bien sûr un film hautement recommandable, d'une grande intelligence, ironique et dramatique, au récit millimétré, s'attaquant frontalement au pouvoir actuel tout en posant énormément de questions sur les façons de continuer à vivre en Iran malgré les interdictions, la répression, les menaces qui pèsent sans cesse sur les opposants.
Le récit navigue entre la farce macabre et la réflexion sur la vengeance que l'on est tenté d'appliquer envers ceux qui nous ont fait du mal. C'est parfois drôle, d'un humour acerbe et flirtant avec la comédie italienne. Mais c'est aussi parfois très sombre, cruel, dérangeant parce que paradoxal et ambigu.
Cependant, le film peut aussi laisser une impression mitigée, parce qu'au final, les choses sont plutôt attendues, convenues et un peu théoriques. L'aspect farce, ou fable, limite la crédibilité de l'ensemble, les événements qui se succèdent paraissent parfois trop en dehors du réel.
D'autres œuvres iraniennes, comme les graines du figuier sauvage, ont laissé une impression beaucoup plus forte que celle-ci, malgré toute l'admiration que l'on peut avoir pour le travail de Jafar Panahi.

 

Vos commentaires pour ce film

Un bon jeu d'acteurs,
Une critique contre la haine et le manque de réflexion qui ne m’a pas captivé,
Ce long métrage est très efficace dans son message anti-dictature, il dérange, il interroge,
Les violences sont dites et le dernier plan sans réponse est glacial.


Dominique P, le 17 octobre 2025

 

 

Il est très déstabilisant ce film. Et ce n'est pas la moindre de ses qualités.
Il croise des récits et des tons différents : l'ordinaire de nos vies et des situations extraordinaires, la fable et le réalisme (d'une grande violence en l'occurrence), l'angoisse et une certaine légèreté. Le sujet est grave et on se surprend à sourire.
Bien sûr il est question de l'Iran, de la dictature, de l'oppression... Jafar Panahi filme d'ailleurs sous le manteau, une résistance admirable.
Mais, m'a-t-il semblé, le film parle de sujets beaucoup plus universels (et terriblement d'actualité) : faut-il répondre à la barbarie par la barbarie ? la vengeance a-t-elle un sens ? comme la peine de mort ? les barbares aiment-ils aussi leurs enfants ? où et comment aller chercher notre part d'humanité ?...
Des questions profondes... mais traitées à hauteur du quotidien ; une pelle, une boîte de gâteaux, des doutes...
Un film utile et subtil. Ça fait du bien, en ce moment.


Thierry D. le 25 octobre 2025

 

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