Les Pistolets en plastique

L'humour méchant (très méchant) des Chiens de Navarre a encore frappé, quelque part entre les Deschiens et C'est arrivé près de chez vous. Cet univers n'est pas complètement radical, il y a trop d'aspects potaches, trop de gags pour que le propos soit résolument punk ou anar. Le jeu des comédiens est encore une fois plus théâtral que cinématographique, ils en font tous des tonnes, parfois pour notre plus grand plaisir. C'est outré, délirant, gore pour rire. La structure du récit, construite sur un assemblage de sketches qui pourraient fonctionner indépendamment les uns des autres, ne tire pas le film vers le haut, on a souvent l'impression de voir une compilation télévisuelle, certes déjantée, irrévérencieuse et politiquement très incorrecte, mais au final pas très surprenante. Comme Quentin Dupieux, Meurisse et ses Chiens de Navarre reproduisent un système de film en film. Un système efficace, plutôt drôle, mais attendu, comme tout ce qui se répète.