Tout un tas d'actrices et d'acteurs
connus (et aussi d'autres un peu moins connus) se donnent la réplique
et font vivre des histoires qui s'entrecroisent dans un Paris plutôt
aisé et cosmopolite. La mort rôde, le désir
aussi, les petits bonheurs côtoient la mélancolie,
les déceptions, l'aigreur. L'une des histoires frôle
l'innommable quand d'autres restent un peu anecdotiques. Cela pourrait
faire un grand film choral, une sorte de Short Cuts parisienne.
Hélas, rien ne fonctionne. Les acteurs semblent constamment
à côté de leurs rôles, Monica Bellucci
est calamiteuse, Dussollier redonne ce qu'il a déjà
fait mille fois, Alex Lutz est transparent, les deux jeunots qui
jouent l'un l'homo épris d'un type qui ne le regarde pas
et l'autre l'adolescente mutique qui se met à parler comme
elle respire sont tous les deux très fatigants à force
d'en faire des tonnes. La mise en scène qui cherche à
mettre du rythme tout en gardant une certaine élégance
se perd dans les clichés sortis de feuilletons vieux comme
la télé. La ville n'a aucune réalité,
elle ressemble à une rêverie fadasse d'office du tourisme.
On est en droit de se demander ce que Marjane Satrapi a voulu dire
avec ce film en forme de patchwork décousu.