Ouf , c'est fou. 
            Sauf qu'en fait, non. Ce serait plutôt...pfuit...
            Elmosnino fait vraiment très bien le dépressif déprimé, 
            un peu Bacri en plus maigre et moins drôle.. lui coller Luis 
            Rego comme père, c'était une sacrée bonne idée, 
            il y a une ressemblance assez frappante. Sophie Quinton a un sourire 
            totalement craquant, on comprend dès lors pourquoi Elmosnino 
            s'accroche à ce point. 
            Il est aussi question de familles recomposées, mais surtout 
            décomposées, à tel point qu'on s'y perd un peu. 
            Les garçons de l'un sont gardés par une amie de leur 
            mère, et cette amie se trouve être aussi l'ex, enfin, 
            la future ex parce que ce n'est pas tout à fait clair, bref, 
            l'ex du père des garçons. Et cette ex a elle aussi une 
            fille, qui n'est pas celle du père des garçons. Vous 
            suivez ? Non ? Pas grave, ça n'a pas beaucoup d'importance, 
            finalement.
            Tiens, Anémone ! Elle a pris un coup de vieux, jusqu'à 
            la voix, un peu chevrotante. On devrait la faire jouer plus souvent, 
            elle apporte quelque chose et pourtant elle n'a que deux scènes 
            et demie. Peut-être aura-t-elle une seconde carrière, 
            comme vieille dame à caractère.
            Et ça se passe où, cette histoire ? On dirait l'Est, 
            Bar le Duc ou Hazebrouck, ça ne réchauffe pas vraiment, 
            ces façades grises, en accord avec le teint gris resplendissant 
            d' Elmosnino. Et puis non, ça n'est pas l'Est, c'est le Nord. 
            Lille. Il y a même une porte de Paris à Lille. "Sûr 
            que t'es pas à Paris, alors ?" demande Elmosnino. Non, 
            à Paris, il n'y a pas de porte de Lille.
            Le film va ainsi, fragile, au bord du vide, peut-être ennuyeux, 
            sur un faux rythme, parsemé de petites scènes à 
            l'humour absurde et lointain, le plus souvent coloré de gris, 
            éclairé par quelques minuscules étincelles de 
            joie légère, et qui peut vous filer un coup de blues, 
            à moins qu'on ne parvienne à croire à cette dernière 
            tirade (ou à peu près)… 
            - On est où, là ? 
            - Nulle part, mais c'est là. 
            - Là où ? 
            - Là où je vais t'embrasser. 
            - Je te trouve bien sûr de toi. 
            - Mais s'embrasser, c'est la seule façon de donner un sens 
            à cet endroit. 
            (On est au milieu d'une rase campagne.)
            Et elle lui sourit.