Drôle de film… Où 
              les protagonistes sont une jeune roumaine qui se prostitue et un 
              vieil égyptien vivant dans ses souvenirs et qui dit aimer 
              marcher dans Paris. Ils vivent tous les deux dans le même 
              immeuble du 18ème arrondissement et, au moment où 
              le récit commence, se connaissent depuis un bon moment, ayant 
              tissé une relation de complicité, de respect, comme 
              un grand-père avec sa petite fille… Le début 
              est à l’image de cette jolie tendresse qui met un peu 
              de baume sur leurs blessures. La drôle d’idée, 
              c’est d’avoir inventé le personnage du petit 
              fils du vieil homme qui filme son grand-père pour une sorte 
              de documentaire, ce qui permet aux acteurs d’interpeller la 
              caméra. Le quotidien de ces deux existences est montré 
              par petites touches intimistes et parfois poétiques, plutôt 
              touchantes, on finit par s’y attacher, à ces deux personnages 
              tout sauf ordinaires, comme dans la vraie vie, donc…
              Et puis peu à peu le film bascule, le vrai-faux documentaire 
              s’arrête (la raison en est abracadabrante !), une intrigue 
              prend la place, et c’est un peu n’importe quoi… 
              fantômes et poisson (rouge) volant, flics sortis d’une 
              série télé et révélations poussives, 
              la poésie n’y résiste pas, tout par en vrille. 
              Dommage, mais il reste en mémoire un univers étrange, 
              pas inintéressant, créatif certainement, pas toujours 
              porteur de sens malheureusement… 
              Et puis, il y a Anamaria Marinca, la jeune fille de "4 mois 
              3 semaines 2 jours", aux allures de Sandrine Bonnaire, à 
              l’incontestable présence. Pour elle, on irait voir 
              à peu près n’importe quoi…