Le titre reflète parfaitement 
            le contre-pied voulu par le film : Nous sommes bien en présence 
            de trois détectives privées, mais celles-ci n’assument 
            absolument pas tous les clichés, fantasmes et autres histoires 
            à dormir debout, inhérents à ce type de personnages. 
            Ce sont trois femmes ordinaires, salariées, employées 
            d’une entreprise de filatures et enquêtes plutôt 
            modeste, plus habituées à chercher les preuves d’adultères 
            minables qu’à débusquer des affaires d’état. 
            Le scénario s’intéresse donc plus aux vies personnelles 
            des trois "mataharis" qu’à leurs enquêtes, 
            sauf lorsque celles-ci interfèrent avec leurs sentiments. Et 
            finalement, il n’est question que de la difficulté ou 
            du bonheur de vivre en couple, les deux n’étant d’ailleurs 
            pas incompatibles. Leur métier fait qu’elles sont souvent 
            plus pertinentes dans l’analyse des relations humaines que leurs 
            compagnons, légèrement benêts et moins bien traités 
            par l’écriture, qui leur donne un aspect un peu figé. 
            Malgré une mise en scène sans effets, un peu terne, 
            on s’attache aux trois femmes, d’autant plus qu’on 
            les sent issues de milieux sociaux différents, ayant des vies 
            familiales contrastées les unes par rapport aux autres. L’émotion 
            affleure dans beaucoup de scènes, et grandit au fur et à 
            mesure de l’avancée des trois récits, dont on 
            peut regretter néanmoins qu’ils ne soient pas plus liés.