Looking for Eric *

Ken Loach

L'histoire

Eric Bishop, postier à Manchester, traverse une mauvaise passe. Malgré la joyeuse amitié et la bonne humeur de ses collègues postiers qui font tout pour lui redonner le sourire, rien n'y fait...
Un soir, Eric s'adresse à son idole qui, du poster sur le mur de sa chambre semble l'observer d'un oeil malicieux.
Eric en est persuadé, le King Cantona peut l'aider à reprendre sa vie en mains...

Avec

Steve Evets, Eric Cantona, Stephanie Bishop, John Henshaw, Gerard Kearns, Stefan Gumbs

Sorti

le 27 mai 2009

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Eloge du collectif

 

 

I’m not a man, I’m Cantona !
Future réplique culte, probablement ? La façon dont le joueur-acteur-phénomène joue avec son image est absolument réjouissante, entre auto dérision et nostalgie d’une époque où il était un dieu vivant pour le peuple mancunien, une icône particulière en qui les supporteurs de Manchester, en majorité d’origine modeste, pouvaient s’identifier parce que le personnage était une star humaine, avec ses coups de colère ou de génie.
Mais l’essentiel du film de Ken Loach n’est pas la glorification d’un joueur de foot. Au vu du passé cinématographique du réalisateur, cela aurait été d’ailleurs fort étonnant. On retrouve la veine d’un cinéma plus social que politique, les valeurs de solidarité et d’amitié, et finalement une façon bien originale de montrer comment un homme au bout du rouleau parvient, avec l’aide d’un fantasme, à remonter la pente. Ce sont les vertus de l’entraide, de l’action collective, de la confiance en ses amis, qui sont ici mises sur un piédestal, parce que Cantona reste un produit de l’imagination du personnage principal, c’est une sorte de double, une façon de dire qu’en chacun, il y a de la volonté et du génie et, comme l’affirme l’ex meilleur joueur du monde, une passe peut être bien plus belle qu’un but.
Au final, il y a beaucoup de légèreté dans ce récit, qui lorgne du côté de la comédie américaine de la grande époque ou même dans un autre style, de Woody Allen, avec la matérialisation d’un rêve. On frôle même un certain angélisme au cours de l’épilogue, mais tout cela fait tout de même du bien.
Pas un grand Ken Loach, c’est certain, mais la preuve qu’on peut faire un cinéma populaire et récréatif avec les soucis quotidiens et la détresse humaine.

 

 

 

Vos commentaires

Pour une fois je partage quasiment tout ce que tu dis dans ta critique, c'est assez rare pour être soulevé. Ah si quand même "I am not a man, I am Cantonna"... c'est plus impressionant comme ça. ;o)
En fait, ce qui m'a frappé dans le film c'est la boule, la masse d'amour, je ne vois pas comment dire ça autrement, entre Lilly et Eric. C'est quelque chose de presque palpable entre eux, une énergie, une évidence, un désir de l'autre - pas au sens physique mais au-delà - qui se dégage. ça m'a presque mis la larme à l'oeil pendant la séance. Leur histoire s'est arrêtée depuis presque trente ans mais en fait rien n'a changé, l'amour est toujours là, aussi gauche et timide qu'au début. Ces deux là s'aiment et on se dit qu'on n'est pas sûr que tout le monde connaisse ça ... ça m'a presque effrayé.
Puis le film a repris ses droits et je me suis rappelé que cela prouvait surtout le talent des acteurs, du réalisateur, la magie du cinéma en bref !!!
ça doit être ça quand on est une fille et qu'on regarde un film de foot ...

Marie A., le 26 juin 2009

 

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