Incendies **

Denis Villeneuve

L'histoire

A la lecture du testament de leur mère, Jeanne et Simon Marwan se voient remettre deux enveloppes : l’une destinée à un père qu’ils croyaient mort et l‘autre à un frère dont ils ignoraient l’existence.

Avec

Lubna Azabal, Mélissa Désormeaux-Poulin, Maxim Gaudette, Rémy Girard, Abdelghafour Elaaziz

Sorti

le 12 janvier 2011

Le choc

 

Il est bien certain que ce cinéma-là n’est pas tout léger, ici pas de contemplation ou de moments creux (ou alors juste un peu, pour souffler). Au départ, il y a une pièce de théâtre, dont on devine qu’elle devait être magnifique, et que le réalisateur a transformé pour l’adapter aux espaces infinis du cinéma.
Le spectateur s’en prend plein la tête, c’est une tragédie flamboyante, une histoire qui prend ses racines entre Canada et Liban (bien que ce pays ne soit jamais cité) mais qui se veut universelle et y parvient, en jouant sur l’émotion ressentie et l’attachement pour deux femmes, la mère et la fille dont le récit de vie (pour la première) et l’enquête pour découvrir là d’où elle vient (pour la seconde) s’entremêlent sans jamais se nuire, se croisant parfois d’une manière volontairement lourde. On est sonné mais embarqué, réduit en morceaux mais encore vivant, heureux de découvrir une telle œuvre, hugolienne quant à sa structure mais très actuelle par son traitement.
Le contexte est un conflit au Proche-Orient, sans plus de précisions : l’objectif n’est visiblement pas de faire acte de mémoire, mais plutôt d’extrapoler à partir d’un drame familial : les personnages sont des déracinés, la morale est du côté de la tolérance et de la paix entre les communautés. La tragédie grecque n’est pas loin, et les correspondances avec d’autres conflits actuels ou très récents ayant pu engendrer le même type d’évènements ne semblent pas impossibles.
On pourra alors reprocher au film de vouloir ratisser large, et d’employer les grands moyens, ne faisant pas dans la finesse… il n’empêche, l’ensemble est passionnant, passionné, spectaculaire, bouleversant.

Vos commentaires pour ce film

En sortant du cinéma, le même symptôme que toi : le choc. L'horreur et la barbarie de la guerre, la violence, le silence des villages bombardés, l'angoisse de l'exil .. et puis le destin effroyable de cette femme .. tout ça dans une enveloppe cinématographique bien ficelé ... le choc donc !
Quelques heures plus tard, juste une nuance sur le caractère artificiel, limite bidon, de la quête des enfants (le frangin, particulièrement peu approfondi, le copain du notaire .. hum hum) et de cette enquête un peu trop facile ...
Et puis, les jours passant, une vague impression d'avoir été finalement un peu emporté par des émotions, certes fortes, mais un peu prémâchées et sans nuances tant le propos est uniforme et indiscutable : la monstruosité du fanatisme guerrier opposé à la grâce de certains actes individuels de résistance et de courage .
Au total, je n'en retiens pas des tonnes. L'onde du choc s'avère un peu courte.

thierry d le 26 janvier 2011

C'est certain, c'est fort, c'est troublant...
Mais je ne suis pas sûr qu'il m'en restera tant de choses que cela.
Peut-être parce que je n'ai pas réussi à être dans la difficulté d'évolution des jumeaux.
Mais bon, c'est plutôt meilleur que la moyenne.

kosmo, le 31 janvier 2011