Drive

Nicolas Winding Refn

L'histoire

Un cascadeur tranquille et anonyme se métamorphose dès que la nuit tombe : il devient pilote de voitures pour le compte de la mafia. La combine est bien rodée jusqu’au jour où l'un des casses tourne mal et l’entraîne dans une course-poursuite infernale.

Avec

Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston, Albert Brooks, Oscar Isaac, Ron Perlman

Sorti

le 5 octobre 2011

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

The lonesome driver

 

Le choix du jury du dernier festival de Cannes de décerner le prix de la mise en scène à ce film laisse rêveur… En effet, mis à part une poignée de scènes qui sortent réellement de l'ordinaire, il s'agit bien d'un film de genre, sans aucune originalité scénaristique, avec une inventivité plutôt limitée.
Bien sûr, on ne s'ennuie pas, l'enchaînement des faits donne toujours envie de connaître la suite mais il n'y a finalement pas de surprise, la dose d'hémoglobine et de bruits de moteur bien gras est tout à fait respectée pour une série B. L'ensemble lorgne du côté de Tarantino, l'humour en moins, malheureusement. La rencontre charmante entre l'énigmatique "driver" et sa voisine très touchante laisse augurer un petit instant d'une échappée vers quelque chose de plus osé, un romantisme inattendu, une brisure dans le hiératisme énervant du personnage principal, mais au bout du compte, rien de tout cela, l'aspect "vroum vroum" et "je t'écrase la gueule à coups de talon" reprend le dessus très vite, et toutes ces morts non naturelles finissent par lasser, d'autant plus qu'elles sont très prévisibles.
L'issue du récit n'aide pas à sortir de la projection avec une bonne impression, les dernière minutes sont un peu confuses, comme bâclées. On quitte le "poor lonesome driver" et son silence, son absence apparente d'émotions, mais au fond le personnage est tellement théorique, si peu incarné, qu'il n'y a pas de regrets.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vos commentaires pour ce film

Réalisé par Nicolas Winding Refn, récemment à l'œuvre sur le très bon Bronson et l'excellente trilogie Pusher, Drive fait parti de ces films davantage à tendance cinéphile, à raison d'une réalisation trop caractéristique du cinéma d'auteur et traitant de sujets complexes, avec un recul pourtant fort efficace. Pour ce nouveau projet, Refn a su s'entourer des meilleurs éléments possibles. La bande-son, pour commencer, se classe aisément parmi les meilleures des trois dernières années, un son électro-pop des années 80 qui occasionne chez le spectateur des frissons, de par la beauté des paroles, l'efficacité instrumentale ou encore la parfaite adéquation avec les images qu'il accompagne. Le générique, responsable d'un apaisement certain au plus profond de soi-même, et accompagné d'une mélodie inoubliable, occasionne tant de sentiments, allant de l'émerveillement à l'allégresse. Plantant admirablement bien le décor, le générique permet un ancrage fort et durable, dans la peau d'un personnage génialement interprété par Ryan Gosling. Au travers d'un jeu d'acteur qui n'a rien à envier aux plus grands, ce dernier se révèle froid, implacable voire compréhensif, en fonction de la situation dans laquelle il se trouve. La belle Carey Mulligan lui tend la main, a une emprise sur son comportement. C'est l'élément déclencheur de tous ses faits et gestes, le fil d'Ariane d'un Thésée perdu et instable, qui rythme le récit à la manière d'une mère protectrice, d'une amie soudainement tombée sous le charme de ce bel et mystérieux inconnu. La détresse d'une amie qui peut encourager aux pires atrocités car, il faut le notifier, le film reste avant tout destiné à un public averti. Arrivé à la moitié du récit, c'est un véritable retournement de situation qui se présente, le Driver calme et posé faisant place au Driver surexcité et destiné à protéger celle qu'il aime. Usant d'un mental d'acier, le jeune acteur se retrouve bien décidé à trouver vengeance, avec explosion de phalanges au marteau, tir de fusil à pompe en plein visage ou gorge tranchée. Cette violence visuelle traduit parfaitement le changement de cap, d'un personnage serein et sage vers son autre facette, que l'on déclenche en menaçant son idéal et raison de vivre. Les qualités se retrouvent également dans le montage du film, bien calibré, bien dosé. La photographie est également travaillée, exemple en est avec le baiser tant attendue entre les deux acteurs, durant lequel les lumières se retrouvent temporairement tamisées, traduisant une volonté d'intimité. Ajoutons à cela la présence de deux ténors du petit écran : Ron Perlman, président du club de biker Sons of Anarchy, et Bryan Cranston, meilleur cuistot de meth de toute la côte Est dans Breaking Bad, une scène en commun rappelant celle d'Expendables où se rencontre le trio Stallone, Willis et Schwarzy. Malgré la présence trop nombreuse d'hémoglobine ou la présence de petites scènes qui ralentissent un peu le récit, il est légitime de penser que nous sommes là face au film de l'année. Réalisation efficace, acteurs de talent, bande-originale magnifique, absence totale de censure, tous les ingrédients sont réunis et fonctionnent ensemble pour donner ce qui sera sans doute le meilleur crû de l'année 2011.
Verdict : 18/20


Matthieu "The Driver" H.


Il va être obligé d'éliminer un à un les gangsters. Je m'attendais à un film beaucoup plus dynamique, des longueurs autour d'une histoire d'amour platonique, un scénario creux avec un acteur inexpressif. Le marginal conduit mieux sa bagnole que sa vie, beaucoup de violence dans ce scénario au goût de déjà vu.

Dominique P, le 28 octobre 2011

 

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