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Vos
commentaires pour ce film
Réalisé par Nicolas
Winding Refn, récemment à l'œuvre sur le très
bon Bronson et l'excellente trilogie Pusher, Drive fait parti de ces films
davantage à tendance cinéphile, à raison d'une réalisation
trop caractéristique du cinéma d'auteur et traitant de sujets
complexes, avec un recul pourtant fort efficace. Pour ce nouveau projet,
Refn a su s'entourer des meilleurs éléments possibles. La
bande-son, pour commencer, se classe aisément parmi les meilleures
des trois dernières années, un son électro-pop des
années 80 qui occasionne chez le spectateur des frissons, de par
la beauté des paroles, l'efficacité instrumentale ou encore
la parfaite adéquation avec les images qu'il accompagne. Le générique,
responsable d'un apaisement certain au plus profond de soi-même,
et accompagné d'une mélodie inoubliable, occasionne tant
de sentiments, allant de l'émerveillement à l'allégresse.
Plantant admirablement bien le décor, le générique
permet un ancrage fort et durable, dans la peau d'un personnage génialement
interprété par Ryan Gosling. Au travers d'un jeu d'acteur
qui n'a rien à envier aux plus grands, ce dernier se révèle
froid, implacable voire compréhensif, en fonction de la situation
dans laquelle il se trouve. La belle Carey Mulligan lui tend la main,
a une emprise sur son comportement. C'est l'élément déclencheur
de tous ses faits et gestes, le fil d'Ariane d'un Thésée
perdu et instable, qui rythme le récit à la manière
d'une mère protectrice, d'une amie soudainement tombée sous
le charme de ce bel et mystérieux inconnu. La détresse d'une
amie qui peut encourager aux pires atrocités car, il faut le notifier,
le film reste avant tout destiné à un public averti. Arrivé
à la moitié du récit, c'est un véritable retournement
de situation qui se présente, le Driver calme et posé faisant
place au Driver surexcité et destiné à protéger
celle qu'il aime. Usant d'un mental d'acier, le jeune acteur se retrouve
bien décidé à trouver vengeance, avec explosion de
phalanges au marteau, tir de fusil à pompe en plein visage ou gorge
tranchée. Cette violence visuelle traduit parfaitement le changement
de cap, d'un personnage serein et sage vers son autre facette, que l'on
déclenche en menaçant son idéal et raison de vivre.
Les qualités se retrouvent également dans le montage du
film, bien calibré, bien dosé. La photographie est également
travaillée, exemple en est avec le baiser tant attendue entre les
deux acteurs, durant lequel les lumières se retrouvent temporairement
tamisées, traduisant une volonté d'intimité. Ajoutons
à cela la présence de deux ténors du petit écran
: Ron Perlman, président du club de biker Sons of Anarchy, et Bryan
Cranston, meilleur cuistot de meth de toute la côte Est dans Breaking
Bad, une scène en commun rappelant celle d'Expendables où
se rencontre le trio Stallone, Willis et Schwarzy. Malgré la présence
trop nombreuse d'hémoglobine ou la présence de petites scènes
qui ralentissent un peu le récit, il est légitime de penser
que nous sommes là face au film de l'année. Réalisation
efficace, acteurs de talent, bande-originale magnifique, absence totale
de censure, tous les ingrédients sont réunis et fonctionnent
ensemble pour donner ce qui sera sans doute le meilleur crû de l'année
2011.
Verdict : 18/20
Matthieu "The Driver" H.
Il va être obligé
d'éliminer un à un les gangsters. Je m'attendais à
un film beaucoup plus dynamique, des longueurs autour d'une histoire d'amour
platonique, un scénario creux avec un acteur inexpressif. Le marginal
conduit mieux sa bagnole que sa vie, beaucoup de violence dans ce scénario
au goût de déjà vu.
Dominique P, le 28 octobre 2011
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