Mike Mills raconte sa vie, la perte
de son père, sa rencontre avec sa petite amie, son amitié
avec… un chien ! Celui-ci est assez drôle, plutôt
tendance "vieux sage" dans ses propos (si, si, il parle
(enfin, presque)), il est aussi tout à fait charmant, le toutou
de cinéma craquant, un rêve.
La petite amie, eh bien c’est tout de même Mélanie
Laurent qui se glisse dans le personnage. Et Mélanie Laurent,
elle est tout à fait charmante elle aussi. Au début
elle ne parle pas, puis si. Dans les deux cas, elle a du caractère,
de l’originalité, ne prend pas la tête du héros,
c’est la petite amie de cinéma rêvée. Il
semble que le personnage n’est pas inspiré par la vraie
femme de Mike Mills. Je serais celle-ci, je me méfierais, ou
au moins je ferais (un peu) la tronche. Mais je ne connais pas la
vraie femme de Mike Mills et il à peu près certain qu'elle
se moque complètement de ce que j'en pense.
Le père, qui meurt mais en flash-back, annonce son homosexualité
à son fils et à son entourage à soixante-quinze
ans. Ce n’est pas commun, mais c’est réel, le père
de Mike Mills l’a fait dans la vraie vie. On ne sait pas comment
était ce père réel et gay, mais dans le film,
il a les traits de Christopher Plummer, c’est à dire
un vieil homme digne et drôle, vraiment charmant lui aussi (ça
commence à faire beaucoup, tous ces gens charmants), un père
qui ne juge pas son fils, qui est parfois plus jeune que lui dans
ses attitudes, bref, un père de cinéma dont pas mal
de jeunes hommes rêveraient.
Et puis, il y a le héros. Il n’élève jamais
la voix, il a une tolérance à toute épreuve,
il est très mignon (Ewan McGregor) et charmant avec tous ceux
qui l’entourent, même lorsqu’il est triste. Un mélancolique
de cinéma comme on pourrait en rêver.
Tout ceci est donc un peu uniforme, un peu centré sur le personnage
principal qui n’est autre que Mike Mills lui-même (si
vous avez suivi, vous l’avez compris). Il y a un côté
"je me regarde le nombril" pas forcément désagréable,
mais pas non plus très passionnant. Le charme opère…
ou pas.