- Mémé... elle est 
            morte !
            - Ben quoi, tu pleures ?
            - Non...
            - Ben si, tu pleures.
            - Non, enfin si, Mémé je l'avais oubliée. Mais 
            quand même, Mémé...
            Voilà, il n'y a plus de Mémé, Mémé 
            décédée, et au début ça n'est pas 
            grave, mémé était si discrète, elle n'emmerdait 
            personne, elle ne demandait rien, même pas que ses petits-enfants 
            viennent la voir dans sa maison de retraite. Alors il reste.... ceux 
            qui restent, qui se débattent avec leur vie, comme ce pharmacien 
            qui fait de la trottinette électrique (écolo mais pas 
            sportif) et aussi de la magie, ce qui fait s'extasier les uns, et 
            énerve les autres. Il aime sa femme depuis toujours mais il 
            va la quitter parce qu'il est amoureux d'une autre. Enfin, il hésite. 
            Il voudrait une rupture en douceur, ne faire de mal à personne. 
            Il faut dire qu'entre Valérie Lemercier et Isabelle Candelier, 
            toutes les deux loin de la beauté des top-models d'accord, 
            mais si vivantes, regard profond, drôles émouvantes intelligentes 
            et belles, si belles, on comprend que le cœur balance.
            Tout en cherchant une entreprise de pompes funèbres (pas un 
            magasin de chaussures), il essaye d'organiser sa vie, entre l'anniversaire 
            de la fille de sa nouvelle amoureuse et les reproches de sa belle-mère 
            qui ressemble à Marine Le Pen, en plus vieille (vous pouvez 
            imaginer ça ? un cauchemar éveillé). Organiser, 
            c'est un grand mot. Au moins tenter de ne pas la rendre encore plus 
            désorganisée qu'elle ne l'est. Éviter de rajouter 
            du grand n'importe quoi au grand méli-mélo de son existence. 
            Il croise quelques personnages frapadingues, surtout du côté 
            des pompes funèbres (Obsécool, qui peut proposer du 
            Moustaki en direct devant la tombe, mais qui fait aussi dans la taxidermie) 
            mais également son père, en Alzheimer version déjantée. 
            Tout se mélange et la vie c'est ainsi, les émotions, 
            les rires et les pleurs, l'amour et l'amitié, le désir 
            et l'ivresse, les fulgurances et la petite routine quotidienne, l'ironie 
            des situations ou la mélancolie qui surgit d'une petite phrase 
            prononcée sans y faire attention, tout prête à 
            sourire, rien n'est grave mais tout est propice aux émotions.
            On sort du film avec une envie, y retourner, replonger, retrouver 
            cette ambiance douce-amère, colorée et contrastée 
            comme les gens qu'on aime, un jour on les adore, on voudrait ne plus 
            les quitter, le jour suivant on les regarde comme des inconnus. C'est 
            compliqué et très simple, on se laisse porter par la 
            tendresse ambiante qui lie les personnages, même ceux qui vont 
            se quitter. Une tendresse drôle et triste à la fois. 
            Comme la vie, mais en mieux.